Comment le milieu professionnel nous fait dire des phrases incompréhensibles.

L’informatique, comme dans beaucoup d’autres secteurs d’activité professionnels, nous apprend beaucoup de mots anglais, que nous utilisons au quotidien, parfois à mauvais escient, et que nous francisons allégrement. L’informatique me fait par ailleurs écrire en anglais : les langages de programmation utilise des mots-clé en anglais, j’écris les commentaires en anglais, je publie mes modifications en anglais, sans parler des mails ou de la documentation.

Plus le temps passe, plus tu entends ces mots, tu les utilises, tu prends l’habitude, tu ne fais plus attention, tu érodes sans t’en rendre compte ta langue maternelle.

Je ne suis pas non plus un puriste. Je ne reprends pas mon collègue à toutes les phrases. Et puis parfois, on ne trouve pas d’équivalents, en tout cas pas dans l’immédiat : fork, thread, etc.

J’essaie, d’un point de vue personnel, d’éviter ce genre d’anglicisme à outrance. Bien sûr, j’en use, encore et toujours.

“J’ai pushé mes commits sur le repo. Y’a mon fix de bug sur l’abstract factory qui est dans le fichier header factory.h.”

Mais j’essaie de me soigner. D’ailleurs, une petite anecdote en passant :

Je discute d’un projet C++ et temps de compilation avec un collègue. J’essaie de prendre l’habitude de ne plus dire “librairie” mais bibliothèque —librairie étant un très mauvais anglicisme qui peut perdre même de sens puisqu’il vient de library. Malheureusement, ma question “combien compiles-tu de bibliothèques” n’a pas été comprise du premier coup. “Enfin, je veux dire, combien de library vous générez ?“.