Cela fait bien maintenant trois ans que les choses changent. Elles changent vites. Les nombres augmentent, le temps se contracte, les espaces s’allongent. Bref, un vrai problème quantique…

Une suite finie

  1. Vous prenez une année, un couple heureux et vous obtenez une fille
  2. L’année suivante, vous faites la même chose, et vous obtenez une seconde fille
  3. Cette suite, finie, converge vers $2 + 2 = 4$
  4. Et entre 1 et 3, vous changez deux fois de taf et une fois de région.

Contraction temporelle

Le temps pour soi, pour le couple. Le temps pour glander, flâner, écrire, jouer, sortir. Le temps d’une grasse mat’. Le temps de plusieurs grasses mats’. Ces temps se réduisent, se contractent.

Ma fille est née. On se regarde moins le nombril. On regarde plutôt le sien, si parfait, sur ce petit corps tout rond. Ces temps passés qui se contractent ont laissé la place à d’autres temps. Le temps de regarder et d’écouter, le temps de prendre soin, d’éduquer, le temps de voir grandir…

Et puis un second cadeau. Une deuxième p’tite louloute. Deux enfants, deux filles. Ces temps passés ne se contractent pas deux fois plus. Non. Cela me semble loin d’être linéaire. On devrait être assez proche d’une complexité en $O(n^2)$. Oui, le temps évolue, mais l’espace aussi…

En s’éloigant un peu

La famille s’agrandit. Le temps se contracte. L’appartement rétrécit. Les murs n’ont pas bougé et néanmoins, l’espace se réduit.

Il est donc temps pour nous de voyager, de s’éloigner de cette vie “Paris proche banlieue”, son métro-RER, les gens speed, les heures de transport. Un voyage spatio-temporel s’impose : au sud de Paris, en-dessous de la Loire, près de l’Atlantique, direction Bordeaux.

Ce voyage fut long et pas de tout repos : chercher (un taf), s’organiser, trouver (une maison), emballer, ranger, transporter, déballer, s’installer. On s’éloigne, on parcours une distance et l’espace-temps évolue, encore. La distance boulot-dodo, exit le métro, s’est raccourcie. Le temps continue de s’emballer, d’accélérer, aussi vite que grandissent nos deux filles.

Et malgré tout, on a l’impression que tout le monde ici prend un peu plus le temps. Et nous aussi.